Après avoir déchaussé les pointes à l’adolescence, je m’égare un court moment dans le graphisme pour replonger aussitôt dans le monde de la danse, contemporaine cette fois. Je me forme à différentes techniques dans une école à Paris, le RIDC, mais surtout j’y découvre le travail d’Alban Richard, qui me marque profondément.
Je vais ensuite entamer une longue quête pour trouver ma danse, en allant chercher un peu partout, auprès de chorégraphes et de danseurs très variés, et puis dans le cirque, le tango argentin, la culture brésilienne, la danse contact improvisation, mais aussi en affirmant un désir d’autonomie, en danse comme dans la vie. Je vis également un choc esthétique en assistant à ma première pièce d'Anne Théresa de Keersmaeker.
En travaillant et vivant dans des systèmes alternatif, je co-fonde le collectif pluri-disciplinaire Curry Vavart en 2006, et puis crée la débordante compagnie, l’année d’après.
Parallèlement, j’ai étudié la notation Laban au CNSM de Paris, un sujet passionnant mais inconnu du grand public, sur l’écriture du mouvement.
Mes créations sont fortement influencées par mes questionnements politiques, sur la manière de vivre ensemble et de partager des espaces et des biens communs, en plaçant le corps au cœur des tentatives de réponse. Les pièces pour l’espace public Dispersion, Rassemblement et Loin sont particulièrement issues de cette réflexion.
En 2014, Antoine Raimondi me rejoint dans la compagnie en tant que co-directeur, et ensemble nous créons des pièces pluridisciplinaires comme Ce qui m’est dû ou Perikopto, deux créations où le texte tient une part primordiale, s’ancrant dans l’actualité sociale, écologique et politique.
En 2022, la première création jeune public voit le jour, Abécédaire, création en duo, née de ma soif de plonger dans la culture sourde et la LSF.